Petits paysans en quête de terres nourricières à cultiver

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Pays de Montbéliard | Agriculture. Petits paysans en quête de terres nourricières à cultiver

« Produire ici pour nourrir ici » : c’est le credo du collectif du Champ à l’assiette, qui accompagne des maraîchers en quête de terres agricoles dans un pays de Montbéliard où, à l’instar des quincailleries, les primeurs ont disparu des centres bourgs.

Actuellement, dans l’agglomération, la production de légumes occupe 15 hectares, soit 0,13 % de la surface agricole utile (SAU) qui est de 41 120 hectares. Ces 15 hectares où poussent des pommes de terre et des choux, des carottes et des navets, sont à mettre en perspective avec les milliers d’hectares de prairies où broutent les vaches (64 % de la SAU) et de parcelles céréalières (35 %) dont la production est essentiellement dédiée à l’alimentation du bétail. Il convient d’y ajouter 3 hectares de vergers et arboricultures, chiffres qui ne prennent pas en compte les jardins ni les 30 000 arbres des particuliers. Dans l’assiette, la majorité des légumes est importée. Voilà ainsi posé le décor des terres fertiles dans l’agglo.

« Notre production maraîchère est à la marge, homéopathique »

Ce qui amène ce commentaire du Montbéliardais Édouard Descourvières, du collectif du Champ à l’assiette  : « Nous disposons d’une production maraîchère à la marge, homéopathique. La production de fruits et légumes sur notre territoire doit devenir une priorité ». C’est en ce sens, pour plaider une transition écologique et solidaire, une « relocalisation pour viser l’autonomie alimentaire en produisant ici pour nourrir ici », que le collectif a posé un diagnostic et fait des propositions le mois dernier au Codev (co-développement) de Pays de Montbéliard agglomération. « 2,7 millions d’euros sont investis dans l’Eurovéloroute à Colombier-Fontaine. Très bien. Pour pouvoir pédaler, il faut s’alimenter ! L’alimentation est centrale, vitale, surtout en ces temps de bouleversements climatiques. Elle mérite bien qu’on lui consacre quelques sous en favorisant l’installation de producteurs bio sur notre territoire ».

Le collectif ne se contente pas d’émettre des propositions. Et des idées, il en a à la pelle. Il accompagne aussi les maraîchers à s’installer. Comme Maxence, Guillaume, Virginie, Julien, Anita et les autres, « des gens merveilleux, jeunes ou en reconversion, formés, dont les projets bien pensés relèvent du cousu main… Nous avons huit chercheurs de terres sous le coude », résume Édouard Descourvières.

Des implantations de maraîchers à Bethoncourt, Audincourt, Vandoncourt…

Ainsi, à Bethoncourt , sept hectares de terres communales, voisine du futur collège , devraient être investis par des maraîchers. Un lotisseur louchait sur la parcelle. La Chambre d’agriculture a mis son véto. La récupération de l’eau de pluie provenant des toitures du collège pourrait alimenter un bassin, lequel arroserait pour partie les plantations de légumes. Solidarité vertueuse.

L’implantation prochaine d’un maraîcher sur une parcelle de 4 hectares le long du ruisseau rouge à Audincourt permettra d’approvisionner les restaurants scolaires. À Vandoncourt, un jeune maraîcher est également en cours d’installation. À la culture des légumes, il juxtapose des ruches et un élevage de poules.

« La dynamique est engagée », assure Édouard Descourvières. « Pour ces petits paysans, le plus difficile consiste à trouver de la terre. Maintenant, comment fournir des aliments locaux et bio à un juste prix s’il n’y a pas ou pas assez de producteurs ». C’est justement pour aborder cette problématique que le collectif a sollicité une audience auprès du maire de Montbéliard « car sur les 67 hectares d’espaces verts et fleuris, on peut bien dégager 6 ou 7 ha pour cultiver des légumes et faire de Montbéliard une ville nourricière ? »

Le projet alimentaire de l’agglo retenu par le ministère

Le collectif du Champ à l’assiette l’admet volontiers. La crise sanitaire a conduit à une prise de conscience « salutaire ». À vrai dire, la recherche d’un nouveau commerce plus éthique, plus solidaire, plus respectueux de la planète ne date pas de la pandémie mais il s’est accentué avec des consommateurs qui ont fui la grande distribution pour se rapprocher des petits producteurs, garants d’une alimentation saine, goûteuse et locale.

Emplois non délocalisables

« Si chaque commune des 72 composant l’agglomération rendait disponible un hectare de terre fertile pour y cultiver des légumes et nourrir le territoire, ça en ferait des maraîchers à installer et d’emplois non délocalisables sur notre territoire », se prend à espérer Édouard Descourvière, dont le collectif a fait de la production locale de fruits et légumes « une priorité ». Il ne désespère car « avec les élus de l’agglo, nous portons des projets ambitieux ».

Magasin Cœur paysan, ferme à spiruline…

Le Projet alimentaire territorial (PAT) de Pays de Montbéliard agglomération est d’ailleurs l’un des treize PAT en France (316 déposés) officiellement reconnu par le ministère de l’Agriculture et de l’alimentation. Un projet aux visées pertinentes avec, entre autres, le soutien de l’agglo à la création d’un magasin Cœur paysan à Sochaux, d’une ferme à spiruline à Grand-Charmont, du développement d’une agriculture périurbaine avec le projet Quartiers fertiles etc

 

 

 

 

 

 

 

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